Maximilien de Habsbourg
devint empereur du Mexique en 1863. Lors de son couronnement, les combats entre républicains et monarchistes faisaient encore rage. Son pouvoir fut consolidé grâce à 8 000 volontaires autrichiens, hongrois, tchèques et polonais, ainsi qu’aux armées française et belge.

L’aventure transatlantique fut particulièrement attirante, car il semblait possible que le Mexique ait une impératrice hongroise. Maximilien, sans enfant, désigna comme héritiers les petits-enfants du premier empereur du Mexique, Agustín de Iturbide. Ainsi, le prince Salvador de Iturbide se rendit en Europe pour trouver une épouse et rencontra en Hongrie la baronne Gizella Mikos. Ils se marièrent en 1871, avec la cérémonie tenue au château de Mikosszéplak.

Pendant ce temps, le président républicain Benito Juárez, d’origine zapotèque, avait également des liens avec la Hongrie. Sa belle-fille, Maria Clerian, était la fille du colonel Gustav Remellay, un officier hussard et écrivain hongrois, né à Novi Sad (aujourd’hui en Serbie).

Les hussards du corps austro-hongrois furent surnommés "Diables Rouges" par les Mexicains en raison de leurs pantalons rouge sang et de leurs tactiques de combat inconnues et redoutables. Ils étaient dirigés par le colonel comte Alfonz Kodolits, assisté du baron Guido Czillich et du comte Karl Khevenhüller.

Bien que leur mission première fût de protéger le couple impérial, à partir de 1864, ils participèrent activement aux combats. Sur les 55 batailles livrées par la légion austro-hongroise, ils n’en perdirent que neuf.

Lors du siège d’Oaxaca, le général Porfirio Díaz, futur président républicain, fut capturé et emprisonné par les Français dans un couvent carmélite transformé en prison à Puebla. Il fut libéré par le lieutenant hongrois János Csizmadia le 20 septembre 1865, afin d’éviter son exécution.

Cette audacieuse évasion fut possible car les gardes hongrois, chargés de surveiller Díaz, s’enivrèrent et furent distraits par des danses exécutées par des musiciens roms qu’ils avaient eux-mêmes fait venir. Ces danses, connues en hongrois sous le nom de "Máriás", influencèrent la musique mariachi ainsi que son étymologie. Cela se reflète dans l’expression “vive comme un Hongrois”.

En 1867, avec Ede Pawlowsky comme commandant militaire de Mexico, l’ingénieur hongrois Pál Sarlay redessina le parc central de la capitale et lança la transformation du Zócalo, qui devint la plus grande place du monde.

Du côté républicain, environ 500 Hongrois combattirent. Parmi eux, des soldats hongrois des Rifles de Lincoln de Chicago, du 21e régiment d’infanterie de New York, fondé par Kornél Fornet, et du 39e régiment d’infanterie de New York (Garde Garibaldi italienne), qui comptait trois compagnies hongroises. La plupart d’entre eux avaient déjà combattu contre les Habsbourg lors de la Révolution hongroise de 1848-49.

Le colonel István Zákány Csala dirigea également les forces républicaines. Commandant initialement le 3e régiment d’infanterie, il devint plus tard chef d’état-major des armées de l’ouest. C’est lui qui captura Maximilien lors de la bataille de Cerro de las Campanas et le livra au peloton d’exécution.

Le Dr. Ede Szenger, médecin de Pest, assista à l’exécution et, quelques instants plus tard, supervisa l’autopsie et l’embaumement de l’empereur.

Le Dr. Szenger resta au Mexique plus de 10 ans, exerçant comme médecin privé à San Luis de Potosí, où il fonda l’association médicale Sociedad Médica Potosina. Plus tard, il retourna à Budapest en tant que chevalier de l’Ordre de Guadalupe, utilisant ses économies pour construire plusieurs bâtiments. L’un d’eux, situé à la rue Király 42, fut financé grâce à la vente de trésors aztèques et mayas au Musée ethnographique de Hongrie.

DIABLES ROUGES EN TERRE AZTÈQUE

Guerre civile hongroise au Mexique